Histoire du Parti
Ils ont fait le parti radical
Il symbolise parfaitement la théorie physique des pôles opposés qui s’attirent : de séminariste à ses débuts, il deviendra le père fondateur de la laïcité en France. Renonçant à l’enseignement religieux, il devient médecin pour subvenir à ses besoins. En 1876, il est élu maire de Pons et occupera ce poste jusqu’en 1919. Il devient sénateur de la Charente en janvier 1885. Il entre au ministère de l’Instruction publique en 1895. En 1902, il est désigné président du Conseil et mène alors une politique fortement anticléricale, qui mènera en 1905 à la loi de séparation des Églises et de l’État et à l’aboutissement de l’école laïque en France. Mais il démissionne en 1905 à la suite de l’affaire des fiches avant que cette loi ne soit promulguée le 9 décembre 1905.
Il est président du Parti Radical en 1905 et 1906 puis de 1910 à 1913. Réélu sénateur, il devient président du groupe de la gauche démocratique. Il retrouve le chemin du gouvernement à l’âge de 75 ans, dans le ministère Briand, d’octobre à décembre 1916.
Avocat, doué d’une étonnante vitalité et profondément républicain, Gambetta entre en politique en 1863. L’année 1868 marque un tournant de la vie de Gambetta et de l’histoire du radicalisme politique. En effet, c’est le réquisitoire contre l’Empire proposé le 14 novembre lors du procès Delescluze qui fait de Gambetta un des ténors du Parti républicain.
En 1869, il répond au « Programme de Belleville » de ses électeurs. Cette véritable Charte du Parti Radical inspirera la vie politique nationale pendant plus de cinquante ans. Il participe à des évènements aussi retentissants que la proclamation de la République le 4 septembre 1870, le gouvernement de la « défense nationale ». Ses actions personnelles se trouvent couronnées de succès. Ainsi le 7 octobre 1870, Gambetta rejoint la province à bord d’un ballon dirigeable afin d’y organiser une armée pour libérer Paris du joug allemand.
En janvier 1879, Gambetta devient Président de la Chambre. Le 10 novembre 1881, il est nommé Président du Conseil. Mais il ne réussit pas à constituer le « Grand Ministère » dont on parlait depuis plusieurs mois. Son gouvernement, frappé d’usure rapide du pouvoir, ne durera que 74 jours.
Le deuxième leader du Parti radical socialiste dans les années d’avant-guerre est médecin et républicain comme son père. Il est alors naturel que Georges Clemenceau participe activement à la journée du 4 septembre 1870 qui marque la fin du second empire. Le 7 septembre de la même année, il est nommé maire de Montmartre. Le 3 février 1871, il est élu député de Paris. Il devient le 29 novembre 1875 Président du conseil municipal de Paris. Il est réélu député le 20 février 1876 avec un programme qui est l’application exacte de celui de Belleville de 1869.
Clemenceau s’impose comme le chef incontesté des républicains radicaux. Réélu aux législatives de 1881, il acquiert le surnom de « Tigre », et une réputation de « tombeur de ministères » grâce à ses talents d’orateur redouté pour son ironie et sa férocité verbale.
Mis en cause dans le scandale de « Panama » en novembre 1892, l’affaire Dreyfus va lui permettre de retrouver sa popularité politique. En avril 1902, il est élu sénateur du Var. A 65 ans, il devient ministre à l’Intérieur dans le gouvernement Sarrien, puis en octobre 1906 accède à la Présidence du Conseil. Son cabinet est renversé en 1909, ce sera le plus long ministère de la IIIème République.
Il acquiert ses lettres de noblesse avec l’Armistice du 11 novembre 1918 qui fait de lui le « Père de la Victoire ».
À 79 ans Clemenceau, amateur de peinture et d’art asiatique va consacrer son temps à voyager.
Diplômé en droit, il devient à vingt ans un journaliste très impliqué dans la critique du régime de Napoléon III.
Après la guerre franco-prussienne de 1870, il est l’un des principaux meneurs des radicaux « intransigeants » et s’oppose avec Clemenceau aux républicains « opportunistes » qui suivent Léon Gambetta. À partir de 1879, il travaille avec succès à l’amnistie des communards.
Il est député (1881 à 1912) puis sénateur des Bouches-du-Rhône de 1912 à 1915. En juillet 1885, il s’oppose à Jules Ferry en se déclarant adversaire de toute expansion coloniale. Il mène ensuite le combat contre le boulangisme.
Il devient membre du Parti radical-socialiste dès sa création en 1901 et en incarne l’aile la plus avancée, dénonçant la « nouvelle féodalité industrielle » et refusant tout ennemi à gauche.
Après l’affaire Dreyfus, il est ministre de la Marine de juin 1902 à janvier 1905 dans le cabinet Émile Combes. Il tente de démocratiser la Marine.
La carrière ministérielle de Camille Pelletan débute et prend fin avec le cabinet Combes. Il n’aura été ministre qu’une seule fois. Très anticlérical, il vote le 3 juillet 1905 la séparation de l’Église et de l’État. Il incarne la résistance à la dérive opportuniste du radicalisme, et se montre un défenseur ardent de la stratégie du bloc des gauches. Président du parti radical en 1906-1907, il est à nouveau candidat en 1913 mais est battu par Joseph Caillaux, qui incarne une nouvelle génération.
Théoricien du solidarisme, il a incontestablement contribué à l’épanouissement, à la fin du XIXème siècle, du radicalisme, en lui apportant de nouveaux éléments doctrinaux. Préfet de police en 1887, élu député de la Marne en 1888, il est, en novembre 1895, nommé Président du Conseil et réussit à rassembler une équipe radicale homogène, initialement divisée en deux groupes : la gauche radicale et la gauche radicale-socialiste. Il met à profit cette période de pouvoir pour présenter au Parlement et à l’opinion un des grands thèmes radicaux que constitue le projet d’instauration d’un impôt sur le « revenu personnel et progressif ». Cette mesure sera reprise par Joseph Caillaux et sera couronnée de succès vingt ans plus tard environ. Par la suite, Léon Bourgeois sera neuf fois ministre. Au Ministère des Affaires étrangères, il marque son empreinte en se montrant le partisan résolu de l’arbitrage international dans les conflits entre nations (conférences de La Haye 1895, 1899, 1907). C’est donc principalement dans le domaine de la politique internationale qu’œuvre Léon Bourgeois. Ainsi, en 1919, il dirige les travaux de la SDN dont il veut faire reposer l’action sur les principes de solidarité. Il achève sa carrière politique comme Président du Sénat de 1920 à 1923.
Sa carrière politique débute le 8 mai 1898 lorsqu’il est élu député de la Sarthe, mandat qu’il conservera jusqu’en 1919. En juin 1899, il devient ministre des Finances dans le gouvernement de Waldeck-Rousseau. Du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909, il est ministre des Finances dans le gouvernement Georges Clemenceau, chargé de la réforme de l’impôt sur le revenu. La démission du gouvernement clôt provisoirement le débat, mais ses idées serviront de base à la réforme des contributions directes, réalisée entre 1914 et 1917. Le 27 juin 1911, le président de la République demande à Caillaux de constituer le nouveau gouvernement. En octobre 1913, il est élu à la présidence du Parti Radical. Au début de 1914, Gaston Calmette, directeur du Figaro, engage une violente campagne de presse contre sa politique. Son épouse, Henriette Caillaux, se rend armée dans son bureau et l’assassine. Réélu lors des élections législatives de 1914, il intervient peu dans les débats politiques. Hostile à la guerre, il devient le chef de file des partisans d’une paix sans annexions ni indemnités. Il participe ensuite aux gouvernements Painlevé et Briand. En 1927, il est réélu sénateur de la Sarthe et en préside le Conseil général. Actif au sein du Parti radical, il favorise l’élection de Daladier. Sous le Front populaire il vote notamment les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures, les hausses de salaires. Mais, en 1937 comme en 1938, il contribue, en tant que président de la Commission des finances du Sénat, à la chute des gouvernements Blum, en lui faisant refuser les pleins pouvoirs. En 1940, il est partisan d’une lutte acharnée contre l’ennemi.
Philosophe, professeur, journaliste et écrivain, Emile-Auguste Chartier, dit Alain, est le philosophe radical par excellence. Parce qu’il développa dans toute son œuvre une doctrine humaniste, pacifiste, démocrate et républicaine et surtout parce qu’il combattit sans cesse les systèmes déductifs dits « rationnels » et somme toute fermé. Alain se singularisa toute sa vie par un esprit d’indépendance, une intransigeance et des jugements parfois impitoyables.
Alain était pour son époque une personnalité dérangeante, résistant forcené à l’obéissance poussant à l’extrême la désacralisation de l’Etat, luttant pour le maintien au cœur de la démocratie de l’essentielle confrontation des pouvoirs et du citoyen. C’est avec passion qu’il suivit les luttes politiques de son époque et s’engagea en politique, à gauche bien entendu, aux côtés de Jaurès, Ferdinand Buisson, Painlevé.
Le radicalisme d’Alain recouvre non pas la doctrine d’un parti politique mais la critique radicale du pouvoir. Alain était radical parce qu’il était un esprit libre.
Issue d’une famille bourgeoise républicaine de confession juive, c’est son mariage avec Léon Brunschvicg, un philosophe féministe membre de la Ligue des Droits de l’Homme, qui l’amène à militer pour le féminisme.
Son engagement social et féministe débute en 1908, avec sa participation à la section Travail du Conseil National des Femmes (CNFF), puis se prolonge en 1909 avec son adhésion en l’Union Française pour le Suffrage des femmes. Elle adhère en 1924 au Parti républicain, radical et radical-socialiste qui vient de s’ouvrir aux femmes. Elle est nommée sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale dans le premier gouvernement de Léon Blum, en 1936. Son ministre de tutelle est Jean Zay. Elle est, avec Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie, la première femme membre d’un gouvernement français, alors que celles-ci n’ont pas le droit de vote. Elle participe à la création des cantines scolaires, au développement de la surveillance de la délinquance et des risques sanitaires ainsi qu’à la promotion de l’éducation des filles. Le gouvernement Blum tombe et son successeur, Camille Chautemps, ne la reconduit pas dans ses fonctions.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est contrainte de se cacher dans le Midi de la France. Elle est « Présidente d’honneur du Conseil National des femmes radicales socialistes ». Cécile Brunschvicg décède le 5 octobre 1946 à Neuilly-sur-Seine.
Henri Queuille s’installe comme médecin généraliste à Neuvic. Acteur politique local très engagé dans le Parti radical socialiste, il est élu maire de Neuvic en 1912, conseiller général du canton de Neuvic en 1913 et député d’Ussel en 1914. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est député de la Corrèze de 1914 à 1935, puis sénateur de 1935 à 1940. Depuis 1921, il est président du conseil général de la Corrèze, poste qu’il occupera jusqu’en 1940. Sous-secrétaire à l’Agriculture en 1920, il est nommé secrétaire d’État ou ministre à plusieurs reprises à l’Agriculture, la Santé publique, les PTT, les Travaux publics. Ministre du Ravitaillement en 1940, il participe au congrès de Vichy le 10 juillet 1940 et s’abstient lors de l’octroi des pleins pouvoirs à Pétain. Le 16 juillet 1941, il est révoqué de sa fonction de maire par l’Etat français. En novembre 1943, Henri Queuille est nommé commissaire d’État du Comité de Libération nationale. En juin 1944, il devient ministre d’État du premier gouvernement provisoire de la République. Il est battu aux législatives de 1945 mais redevient maire de Neuvic. Henri Queuille se consacre, après la Libération, au relèvement et à la réorganisation du Parti radical. Il retrouve son siège au palais Bourbon de 1946 à 1958, fait partie des gouvernements successifs de 1948 à 1954 en tant que Président du conseil ou bien ministre d’État en 1948 et en 1951-1952 ministre des Travaux publics en 1948, ministre de l’Intérieur en 1950-1951, vice-président du Conseil en 1949-1950 et en 1952-1954.
Ses problèmes de santé ont mis fin à sa carrière ministérielle à la fin des années 1950. En 1956, en désaccord avec Mendès France, il quitte le Parti radical-socialiste et fonde le Centre républicain. En mai 1958, il s’oppose au retour de De Gaulle et appelle à voter contre le projet de constitution de la Ve République.
Professeur d’histoire, il est élu maire de Carpentras en 1911 et député du Vaucluse en 1919. Il participe aux gouvernements du Cartel des gauches (1924 – 1926) et des années qui suivent, comme ministre des Colonies (1924), de la Guerre (1925), de l’Instruction publique (1926), et des Travaux publics (trois fois entre 1930 et 1932). Il est nommé président du Conseil en 1933, puis en 1934 mais devra démissionner à la suite de l’émeute pré-insurrectionnelle du 6 février. Il devient Président du Parti radical en 1927 et lui donne une impulsion qui se concrétise par la création en 1928 des Jeunesses radicales et par l’augmentation du nombre des adhérents. Réélu Président du Parti radical en 1936, il participe au rassemblement de la gauche pour les élections de juin 1936, permettant ainsi l’alliance du PCF, de la SFIO et des radicaux. Il devient ministre de la Défense dans le gouvernement du Front populaire de 1936 à 1937.
Il est à nouveau président du Conseil le 10 avril 1938 et ne peut éviter la « drôle de guerre » malgré les Accords de Munich qu’il signe le 29 septembre 1938. Sous le régime de Vichy, il est accusé d’avoir insuffisamment préparé la guerre. Il est déporté en Allemagne en avril 1943. A la libération, il renoue avec ses activités politiques. Réélu député en 1946, il conserve son mandat lors des élections de 1951 et de 1956 et conquiert la mairie d’Avignon en 1953. Président du groupe radical à l’Assemblée, il reprend la direction du Parti radical à 73 ans lors du Congrès de Paris en 1957. Il sera de ceux qui s’opposent au retour du général De Gaulle en 1958. Battu aux législatives de 1958, il abandonne ses mandats.
Avocat, il est élu maire de Tours en 1919, puis député radical-socialiste d’Indre et Loire de 1919 à 1928. Il sera ensuite député du Loir et Cher de 1929 à 1934 puis sénateur de ce même département de 1934 à 1940.
De 1924 à 1925 il devient ministre de l’intérieur dans le premier cabinet Herriot. A partir de cette date, il sera membre de dix-huit gouvernements dont quatre fois Président du Conseil. A la chute du gouvernement du Front populaire dirigé par Léon Blum, Camille Chautemps forme, le 22 juin 1937, son troisième cabinet et tente de poursuivre l’expérience socialiste avec plus de souplesse. Vice-président du Conseil dans le troisième cabinet Daladier, puis dans le cabinet de Guerre de Paul Reynaud, il décide en 1940 de se fixer aux Etats-Unis où il se tient alors à l’écart de toute activité politique.
Professeur de lycée à Lyon, il s’inscrit au Parti radical au moment de l’affaire Dreyfus et accède en 1905 à la mairie de Lyon. Il restera maire pendant 52 ans. Il est élu sénateur du Rhône en 1912 puis député en 1919. La même année, il devient Président du Parti radical. Le 12 décembre 1916, il obtient son premier poste ministériel comme Ministre des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement. En 1924, après que les élections de mai ont donné la majorité au Cartel des gauches dont il était le principal animateur, il est appelé à la présidence du Conseil par Gaston Doumergue. Critiqué pour son laxisme en matière de finances, il doit démissionner. Il préside alors la Chambre des députés pendant un an, puis redevient président du Conseil. Son gouvernement ne dure pas trois jours et il cède la place à Poincaré, signant la fin du Cartel des gauches.
En juin 1932, il revient au pouvoir après des élections ayant marqué une poussée vers la gauche. Durant son gouvernement, qui durera à peine plus de six mois, le ministère de l’Instruction publique devient ministère de l’Éducation nationale. Son gouvernement tombe le 14 décembre.
En 1934, après les émeutes du 6 février, il entre dans le cabinet Doumergue pour lui donner une caution de gauche, mais cette tentative d’Union nationale ne dure pas. Il reste cependant ministre d’État dans les cabinets Flandin et Laval. En 1935, gêné par l’évolution vers la gauche du Parti radical, il démissionne de sa présidence et redevient président de la Chambre des députés. Il participe à la création du Front populaire.
Après avoir défendu les députés embarqués sur le Massilia, il s’abstient volontairement, lors du vote du 10 juillet accordant les pleins pouvoirs constituants au Maréchal Pétain. Il retrouve la présidence de la Chambre des députés de 1947 à 1954.
Diplômé des facultés de lettres et de droit, avocat à Toulouse dès 1918, il est inscrit au barreau de Paris en 1921 et préside l’Union des jeunes avocats en 1927. Aux élections législatives de 1932, il est élu député de Guyane, son département natal. Dans les troisième et quatrième gouvernements de Camille Chautemps, il est sous-secrétaire d’État aux Colonies en 1937 et 1938. Engagé volontaire dans la Marine du 23 juin 1939 jusqu’à la formation du régime Pétain, il participe à la Résistance. Après la Libération, il prend part à la reconstruction du Parti radical qu’il représente à l’Assemblée consultative provisoire. Il est élu député aux deux assemblées constituantes de 1945 et 1946, date à laquelle il devient sénateur de la Guyane. Il obtient en 1946 la transformation des « quatre vieilles » colonies en départements français. En 1947, il devient Président du Conseil de la République. Il conserve son mandat à la présidence de la Haute Assemblée en étant président du Sénat de 1959 à 1968. Il a ainsi présidé la Chambre haute du Parlement durant 21 ans. En 1948, il est élu sénateur dans le Lot et conserve ce mandat jusqu’en 1974. Conseiller général du canton de Sousceyrac de 1949 à 1973, il préside le Conseil général du Lot de 1951 à 1970 et conserve son mandat de maire de Saint-Céré de 1964 à 1971. Lorsque De Gaulle propose l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, Gaston Monnerville entre dans une opposition définitive à la Vème République. Ayant renoncé, en 1968, à la présidence du Sénat, il continue à exercer son mandat sénatorial, six ans durant. Lorsque survient la scission radicale de 1972, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche. En 1974, il entre au Conseil constitutionnel et le quitte neuf ans plus tard.
Membre du Parti Radical, Jean Moulin est l’ami de Jean Zay, avec qui il travaille. Cadet des sous-préfets en 1930, puis des préfets en 1937, il exerce cette fonction en Eure-et-Loir lorsqu’en 1940 il refuse de signer un document des troupes d’occupation accusant des soldats sénégalais d’avoir commis des sévices dans sa région. Arrêté le 17 juin 1940 par les Allemands et torturé, il est révoqué par le régime de Vichy le 2 novembre 1940. Décidé à entrer dans la clandestinité, il s’installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol (13). Après plusieurs déplacements à Londres où il est reçu par le général De Gaulle, il fonde le Conseil National de la Résistance qui se réunit pour la première fois le 27 mai 1943. L’arrestation de Jean Moulin a lieu le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire (Rhône), lors d’une réunion avec des responsables de la Résistance. Jean Moulin est interné avec les autres responsables de la Résistance à la prison Montluc, à Lyon. Après avoir été identifié, il est quotidiennement conduit au siège de la Gestapo afin d’être interrogé et torturé par Klaus Barbie. Il est ensuite transféré en Allemagne, mais au cours du voyage succombera sous la torture des services allemands. Son corps est ramené à Metz le 8 juillet 1943 où est signé l’acte de décès. Les cendres de Jean Moulin seront transférées au Panthéon le 19 décembre 1964.
Dès ses études secondaires, il adhère aux Jeunesses laïques et républicaines, puis, à sa majorité (21 ans), il s’inscrit au Parti Radical. Il appartient au mouvement des « Jeunes Turcs ». Il devient le porte-parole de l’aile gauche des radicaux. En 1932, à 27 ans, il est élu député du Loiret sous l’étiquette radical-socialiste. En 1936, il est nommé sous-secrétaire d’État à la présidence du conseil. Quelques mois plus tard, il est réélu et devient, à 32 ans, le 4 juin 1936, membre du gouvernement du Front populaire comme ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. En mars 1937, il est élu conseiller général du canton d’Orléans-Nord-Est.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Zay démissionne pour rejoindre l’armée française. En juin 1940, il rejoint Bordeaux pour participer à la dernière session du Parlement qui s’est replié avec le gouvernement dans cette ville et qui débat de la question d’un abandon de la métropole aux troupes allemandes et d’un transfert du gouvernement français en Afrique du Nord. Coupable selon le gouvernement de Vichy de « désertion », il est emprisonné. Le 20 juin 1944, trois miliciens venus le chercher à la prison pour un transfert l’abattent. Les restes de Jean Zay sont identifiés en 1947 et il est inhumé dans le cimetière d’Orléans du 15 mai 1948 à 2015, année de son transfert au Panthéon.
Il adhère au Parti Radical à 17 ans. Avocat, il s’installe à Louviers, dans l’Eure. Il est élu député en 1932. Tout en poursuivant son implantation dans l’Eure (il est élu maire de Louviers en 1935 et conseiller général en 1937), il anime au Parti radical le courant des Jeunes Turcs. Réélu député avec le Front populaire en 1936, il devient sous-secrétaire d’Etat au Trésor en 1938. Député pendant la guerre, il est mobilisé comme officier au Moyen-Orient. Au moment de la déroute du gouvernement, il embarque à bord du Massilia. Il est arrêté au Maroc et accusé de désertion. Rapatrié à Marseille, il est condamné à six ans de prison. Incarcéré puis transféré à l’hôpital militaire, il s’en échappe en juin 1941. Il rejoint les Forces aériennes françaises libres à Londres où il participe aux combats. Commissaire aux Finances de la France libre à Alger puis à Paris en 1943-1944, il devient ministre de l’Economie nationale en 1945 mais démissionne devant l’hostilité de De Gaulle aux mesures économiques qu’il estime nécessaires. Député de l’Eure de 1946 à 1958, il est également gouverneur du FMI de 1947 à 1958. En 1954 il est nommé Président du Conseil et s’attache à régler les problèmes du pays : Le Traité de Genève rétablit la paix en Indochine, le voyage à Carthage consacre l’autonomie de la Tunisie. Mais les réformes institutionnelles engagées n’empêchent pas sa chute le 5 février alors qu’il pense s’attaquer au problème algérien.
Au Congrès de Marseille, E. Herriot lui confie le Parti radical.
Ministre d’Etat en 1956 dans le gouvernement du Front républicain de Guy Mollet, P. Mendès France s’oppose au coup de force de 1958 et rejoint le PSU en 1961. Il est élu député de l’Isère en 1967.
Diplômé de la faculté de médecine et pharmacie de Toulouse, il s’empare en 1953 de la mairie de Villefranche de Rouergue à la tête d’une liste de jeunes. Il n’imagine alors pas qu’il entame une longue carrière : Il sera maire jusqu’en 1983, conseiller général de l’Aveyron de 1955 à 1979 et député de l’Aveyron de 1962 à 1980. En 1972, membre du Parti radical, avec Maurice Faure, il s’oppose à Jean-Jacques Servan-Schreiber, hostile à un accord avec les communistes. Ils quittent alors le Parti radical pour fonder le Mouvement des radicaux de gauche. Robert Fabre en assure la présidence jusqu’en 1978. Robert Fabre a été nommé le troisième homme pour avoir signé avec François Mitterrand et Georges Marchais, le programme d’Union de la Gauche, le 27 novembre 1973. Il avait uni son mouvement au Parti socialiste et au Parti communiste français pour gouverner sur la base d’un programme commun à partir de la victoire de la gauche à la présidentielle et aux législatives de 1981. Mais au soir de la défaite de la gauche en 1978 aux élections législatives, il rompt avec l’Union de la Gauche. Alors qu’aucun des leaders de gauche ne voulait dialoguer avec le président Giscard d’Estaing, Robert Fabre sera un des pionniers de l’ouverture. Élu d’opposition, en 1978, il accepte la mission autour de l’emploi que lui confie le Président. En 1980, il est nommé médiateur de la République. En 1986, il devient membre du Conseil constitutionnel, nommé avec l’accord du président François Mitterrand.
En 1995, lors du Congrès du Bourget, il devient Président d’Honneur de Radical.
Reçu inspecteur des Finances en 1943, il entre la même année dans la résistance et devient l’adjoint d’Alexandre Parodi dans le gouvernement provisoire de France. Félix Gaillard est élu député radical-socialiste de la Charente en 1946. Il est, après la chute du gouvernement Bourgès-Maunoury, nommé Président du Conseil le 5 novembre 1957 dans les pires moments de la IVème République. Il doit simultanément résoudre la grave crise financière et la question algérienne. Il démissionne le 15 avril 1958 et dès septembre prend la présidence du Parti radical. Il la conservera jusqu’en 1961. Conscient de la nécessité d’affirmer l’originalité du radicalisme et de rajeunir sa doctrine, il fait adopter par le Congrès de Boulogne d’octobre 1960 un « manifeste » dont la diffusion reste limitée, mais qui vaut par l’effort de réconciliation et de synthèse dont il témoigne.
Professeur agrégé d’histoire et de géographie, docteur en droit, il enseigne à l’Institut d’études politiques de Toulouse. En 1947, il intègre le cabinet du ministre de l’Éducation nationale Yvon Delbos, puis ceux de Bourgès-Maunoury. Élu député radical-socialiste du Lot de 1951 à 1958, il est ensuite député FGDS et « socialiste et radical de gauche » de 1958 à 1983. Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères du gouvernement Guy Mollet, il cosigne le 25 mars 1957 avec son ministre de tutelle, le traité instituant la Communauté européenne dit Traité de Rome. En 1958, il est quelques jours ministre de l’Intérieur, devenant à 36 ans le plus jeune ministre à occuper ce poste. Il a été deux fois Président du Parti radical-socialiste : de 1961 à 1965 et de 1969 à 1971. Après avoir été maire de Prayssac pendant douze ans, il est élu maire de Cahors en 1965, mandat qu’il exercera pendant vingt-quatre ans. Il est Président du Conseil général du Lot de 1970 à 1994 où il fut le représentant des cantons de Salviac (de 1958 à 1964) et de Montcuq (de 1964 à 1994). Il a également été Vice-président du Conseil régional de Midi-Pyrénées. Membre de l’Assemblée parlementaire des Communautés européennes puis du Parlement européen de 1979 à 1981, il est sénateur de 1983 à 1988. En 1981, il est nommé Garde des Sceaux dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy. Ministre de l’Équipement et du Logement de Michel Rocard en 1988, il quitte le gouvernement un an après, nommé au Conseil constitutionnel. En 2007, il est nommé président du comité d’honneur du 50e anniversaire du Traité de Rome.
Jean-Jacques Servan-Schreiber né le 13 février 1924 à Paris, est un journaliste, essayiste et homme politique français.
Terminant Polytechnique à la Libération il devient à 25 ans éditorialiste en politique étrangère et crée en 1953 le journal L’Express avec la journaliste Françoise Giroud. D’abord simple supplément du week-end des Échos, ils en font un journal généraliste indépendant.
Malgré des débuts difficiles, L’Express devenu un quotidien en 1955 sera rapidement le journal de toutes les innovations, séduisant ou agaçant la jeunesse et les intellectuels des années 1950 et 1960.
À seulement 30 ans, il est le directeur de son propre journal, où écriront Albert Camus, Jean-Paul Sartre, André Malraux et François Mauriac.
Le 29 octobre 1969, Jean-Jacques Servan-Schreiber devient Président du Parti Radical et se fait l’artisan du passage au centre droit du parti.
Coauteur avec Michel Albert du Manifeste radical en 1970, Jean-Jacques Servan-Schreiber est un homme politique atypique. Sa carrière est faite de grands combats avant-gardistes dans une France sociologiquement conservatrice au sein du Parti Radical-Socialiste. Il lutte prioritairement pour la décentralisation par la régionalisation, pour l’arrêt du programme Concorde afin de concentrer les efforts sur l’Airbus, plus rentable économiquement, pour l’arrêt des essais nucléaires, pour une réforme des grandes écoles et des concours, pour une plus juste progressivité de l’impôt sur le revenu, pour l’informatisation.
Le 28 juin 1970 il est élu Député de la 1re circonscription de Meurthe-et-Moselle et devient président du conseil régional de Lorraine de 1976 à 1978.
Il meurt le 7 novembre 2006 à Fécamp.
Inscrit à la Faculté de droit de Bordeaux, il devient en 1955, avocat au Barreau de La Rochelle. En 1967, il est élu conseiller général dans le canton de La Rochelle-Ouest. En mars 1971, il est élu maire de La Rochelle, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort. Il prend de nombreuses initiatives dans les domaines de l’environnement, de l’urbanisme et de la culture. Il bloque les constructions sur le littoral, étend les espaces verts, met en place un service de recyclage des déchets en 1973, inaugure le premier secteur piétonnier de France en 1975, et un libre-service gratuit de 400 vélos jaunes en 1976. En 1972, il participe à la création du Mouvement des Radicaux de Gauche, à la suite de la scission du Parti radical. Il en est le président entre 1978 et 1981, et le candidat à l’élection présidentielle de 1981, où il obtient 2,21 % des suffrages exprimés. Il est député de Charente-Maritime en 1973, réélu en 1978, en 1981, en 1986, réélu en 1988 puis en juin 1997 et devient président du groupe parlementaire Radical-citoyen-vert (RCV). En 1981 il est ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Pierre Mauroy ; en 1983, il est nommé Ministre du commerce et de l’artisanat et son portefeuille est étendu au tourisme dans le gouvernement de Laurent Fabius en 1984. Il contribue en 1982 au vote de la France pour la Charte mondiale de la nature à l’Assemblée générale des Nations unies, texte ambitieux qui préfigure les sommets de la Terre de 1992 et 2002 et la COP 21. En février 1986, il est Garde des sceaux un peu moins d’un mois.
Né le 15 mai 1949 à Neufchâteau (Vosges), Jean-François Hory est titulaire d’une maîtrise en droit public et d’un diplôme d’études supérieures en sciences politiques. Il s’engage dans les années 80 auprès du Mouvement des Radicaux de Gauche. En 1981 il est élu député de Mayotte pour le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dans la majorité présidentielle de François Mitterrand. En 1989 : il est élu député européen. En 1992, il devient Président du Mouvement des Radicaux de Gauche lors du Congrès de Lyon. En 1994, le MRG présente une liste autonome aux élections européennes, la liste Energie Radicale conduite par Bernard Tapie, qui obtient 12,03 % des voix soit 13 élus. JF Hory conserve son siège de député européen et crée le groupe Alliance Radicale Européenne présidé par Catherine Lalumière. En février 1995, alors Président de Radical, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Il propose notamment la « mise hors la loi » du chômage des jeunes et la « fiscalisation de la protection sociale ». Cependant, il est contraint de retirer sa candidature et il démissionne de la présidence de Radical. Il passera les années suivantes à Mayotte avec sa famille, où il exerce comme avocat. Parallèlement, il milite au sein du Parti Radical Transnational fondé par Marco Panella et Emma Bonino. Resté un fin observateur de la politique, il ne cessera de 1995 à 2017 de participer à la vie du Parti Radical de Gauche notamment comme conseiller politique du président Jean-Michel Baylet. « Ce juriste et humaniste lettré restait le mentor de bien des dirigeants et des militants radicaux » a précisé Sylvia Pinel, en lui rendant hommage. Le 28 juin 2008 il avait été nommé en conseil des ministres Conseiller d’Etat par le Président de la République et en novembre 2017, il avait fait valoir ses droits à la retraite. Il décède le 28 décembre 2017 à Beaune (Côte d’Or).